Nov 2020
Un rêve… Jouer d’un instrument au musée, dessiner dans une salle d’exposition, lire un livre devant un tableau, prendre le temps de regarder une sculpture qui nous attire, méditer en écoutant Bach…
Pourquoi les élèves des écoles sont-ils confinés dans leurs salles de classe bondées quand les salles des musées sont vides et que leurs personnels s’évertuent à imaginer de nouvelles formes de médiations numériques qui ne toucheront que les mieux connectés ?
Pourquoi ne pas ouvrir les salles d’exposition des musées à l’éducation (1) de tous à toutes les matières en les aidant à se connecter sensiblement, à travers les collections, à des sujets proches de leurs vies : les sentiments confus qui nous traversent, la peur, la fin du monde, l’espoir, l’empathie… aux questionnements qui leur permettront de mettre des mots sur l’inconnu ?
Nos chers enfants y gagneraient une certaine familiarité avec les musées dont les espaces, souvent imposants, sont vastes, généreux, propices à l’élévation, à l’errance et à l’élaboration, à tout ce qui nous grandit. Cette migration éphémère ferait des musées, le temps d’un confinement, la maison de tous et non plus de certains.
Ce « confinement inversé » laisserait de belles traces.
(1) Comme l’a fait l‘école Bosnières de Caen lors du premier confinement dans les salles du musée des Beaux Arts